Une mission à poursuivre

Suzanne Lareau
Le 13 janvier 2021

En février, je quitterai Vélo Québec après y avoir travaillé 35 ans, dont 20 années à titre de PDG de l’organisation. Quand je regarde la situation actuelle du vélo au Québec, je me dis qu’on en a fait du chemin ensemble!

L’évolution de l’usage du vélo au Québec n’est pas uniquement attribuable au travail de Vélo Québec, mais j’ai la ferme conviction que notre ténacité et notre volonté de vouloir faire changer les choses ont contribué à modifier le portrait cycliste du Québec. Des réalisations concrètes comme l’adoption d’une politique vélo par le gouvernement du Québec (bitumage des accotements des routes provinciales, création du réseau cyclable national de la Route verte, soutien des municipalités aménageant des voies cyclables, réforme du Code de la sécurité routière considérant la réalité des cyclistes, etc.); l’organisation de colloques et conférences permettant d’outiller toutes les entités pouvant contribuer au développement du vélo; le soutien et la défense des intérêts des cyclistes pour assurer leur sécurité, le déploiement de programmes éducatifs dans les écoles pour former les cyclistes de demain, l’organisation d’événements et de voyages incitant à la pratique, voilà autant de réalisations qui me rendent fière du chemin parcouru par Vélo Québec et, surtout, de voir que plus de la moitié des Québécois font maintenant du vélo! Une nouvelle des plus réjouissantes considérant que cette donnée était connue bien avant le dernier boum vélo lié au contexte de la pandémie!

Aujourd’hui, le Québec est de loin la province canadienne la plus cycliste. L’importante communauté cycliste de Montréal permet à la ville de se distinguer comme la métropole du vélo au Canada, et ce, tout en affichant le meilleur bilan routier cycliste comparé aux grandes villes comme Toronto, Vancouver, Calgary. Je ne dirai jamais mission accomplie, puisque de nombreux enjeux et défis demeurent. Parmi eux, la sécurité des cyclistes doit toujours être au rendez-vous pour accroître les déplacements à vélo. À cet égard, la stratégie adoptée au Québec par le gouvernement, ses municipalités et ses entrepreneurs vélo est encourageante et porte fruit : en offrant des environnements favorables aux cyclistes, le Québec a réussi à créer une culture vélo qui fait l’envie des autres provinces canadiennes et se reflète positivement sur notre bilan routier.

Parmi les autres défis qui attendent toutes les villes de la planète : accorder plus de place au vélo en ville. Pour favoriser la mobilité durable et améliorer la qualité de vie de tous, il faut diminuer la place de la voiture en ville. Ce n’est pas idéologique, comme certains se plaisent à le dire, c’est mathématique! Construire des voies cyclables sécuritaires pour tous… ça prend de l’espace et cet espace est celui que nous avons laissé à la voiture au fil des décennies.

À la fin du mois, je confierai les rênes de Vélo Québec à Jean-François Rheault, un nouveau venu dans l’organisation, mais pas dans le monde du vélo. Au cours des 15 dernières années, Jean-François a travaillé pour Éco-compteur, une entreprise qui installe, compile et dévoile des statistiques concernant les déplacements à pied et à vélo dans plusieurs villes de la planète. Cycliste urbain aguerri, fin observateur des questions cyclistes sur les cinq continents, il connaît l’importance des données pour faire évoluer une cause et vaincre les préjugés. Derrière tout PDG, il y a une équipe et celle de Vélo Québec est solide, compétente et passionnée. C’est donc dans cet environnement stimulant et en toute confiance que je lui cède la barre le 1er février prochain. Jean-François pourra alors compter sur mon entière collaboration pour l’aider à démarrer dans ses nouvelles fonctions.

Je quitte Vélo Québec en février, mais le vélo demeurera toujours au cœur de ma vie.

Suzanne Lareau
Présidente-directrice générale

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